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Sholmès reprit :

— Donc le vol a lieu. La dame sort le dimanche matin, rend compte à Lupin de ce qu’elle a fait, et porte à Bresson la lampe juive. Les choses se passent alors comme Lupin l’avait prévu. La justice, abusée par une fenêtre ouverte, quatre trous dans la terre et deux éraflures sur un balcon, admet aussitôt l’hypothèse du vol par effraction. La dame est tranquille.

— Soit, dit le baron, j’admets cette explication très logique. Mais le second vol…

— Le second vol fut provoqué par le premier. Les journaux ayant raconté comment la lampe juive avait disparu, quelqu’un eut l’idée de répéter l’agression et de s’emparer de ce qui n’avait pas été emporté. Et cette fois, ce ne fut pas un vol simulé, mais un vol réel, avec effraction véritable, escalade, etc.

— Lupin, bien entendu…

— Non, Lupin n’agit pas aussi subitement. Lupin ne tire pas sur les gens pour un oui ou un non.

— Alors, qui est-ce ?

— Bresson, sans aucun doute, et à l’insu de la dame qu’il avait fait chanter. C’est Bresson qui est entré ici, c’est lui que j’ai poursuivi, c’est lui qui a blessé mon pauvre Wilson.

En êtes-vous bien sûr ?

— Absolument. Un des complices de Bresson lui a écrit hier, avant son suicide, une lettre qui prouve que des pourparlers furent engagés entre ce complice et Lupin pour la restitution de tous les objets volés dans votre hôtel. Lupin exigeait tout, « la première chose (c’est-à-dire la lampe juive) aussi bien que celles de la seconde af-