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— Après plusieurs jours d’enquête, monsieur, et bien que certains événements aient modifié un instant ma manière de voir, je vous répéterai ce que je vous ai dit dès la première heure : la lampe juive a été volée par quelqu’un qui habite cet hôtel.

— Le nom du coupable ?

— Je le connais.

— Les preuves ?

— Celles que j’ai suffiront à le confondre.

— Il ne suffit pas qu’il soit confondu. Il faut encore qu’il nous restitue…

— La lampe juive ? Elle est en ma possession.

— Le collier d’opales ? la tabatière ?…

— Le collier d’opales, la tabatière, bref tout ce qui vous fut dérobé la seconde fois est en ma possession.

Sholmès aimait ces coups de théâtre et cette manière un peu sèche d’annoncer ses victoires.

De fait, le baron et sa femme semblaient stupéfiés, et le considéraient avec une curiosité silencieuse qui était la meilleure des louanges.

Il reprit ensuite par le menu le récit de ce qu’il avait fait durant ces trois jours. Il dit la découverte de l’album, écrivit sur une feuille de papier la phrase formée par les lettres découpées, puis raconta l’expédition de Bresson au bord de la Seine et le suicide de l’aventurier, et enfin la lutte que lui, Sholmès, venait de soutenir contre Lupin, le naufrage de la barque et la disparition de Lupin.

Quand il eut terminé, le baron dit à voix basse :