Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/270

Cette page a été validée par deux contributeurs.

beaucoup trop, et vous péchez souvent par excès de confiance et par légèreté.

— Le reproche est sévère.

— C’est ainsi que, sans le savoir, vous m’avez fourni, il y a un instant, le renseignement que je cherchais.

— Comment ! vous cherchiez un renseignement et vous ne me le disiez pas !

— Je n’ai besoin de personne. D’ici trois heures, je donnerai le mot de l’énigme à M. et Mme d’Imblevalle. Voilà l’unique réponse…

Il n’acheva pas sa phrase. La barque avait sombré d’un coup, les entraînant tous deux. Elle émergea aussitôt, retournée, la coque en l’air. Il y eut de grands cris sur les deux rives, puis un silence anxieux, et soudain de nouvelles exclamations : un des naufragés avait reparu.

C’était Herlock Sholmès.

Excellent nageur, il se dirigea à larges brassées vers le canot de Folenfant.

— Hardi, Monsieur Sholmès, hurla le brigadier, nous y sommes… faiblissez pas… on s’occupera de lui après… nous le tenons, allez… un petit effort, monsieur Sholmès… prenez la corde…

L’Anglais saisit une corde qu’on lui tendait. Mais, pendant qu’il se hissait à bord, une voix, derrière lui, l’interpella :

— Le mot de l’énigme, mon cher maître, parbleu oui, vous l’aurez. Je m’étonne même que vous ne l’ayez pas déjà… Et après ? À quoi cela vous servira-t-il ? C’est justement alors que la bataille sera perdue pour vous…

À cheval sur la coque dont il venait d’escalader les parois tout en pérorant, con-