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rue des Capucines, il prit les boulevards, du côté gauche. Il s’éloignait lentement, le long des magasins, et regardait les étalages.

— Trop tranquille, le client, disait Ganimard. Un individu qui vous a dans la poche un million n’a pas cette tranquillité.

— Que peut-il faire ?

— Oh ! rien, évidemment… N’importe, je me méfie. Lupin, c’est Lupin.

À ce moment M. Gerbois se dirigea vers un kiosque, choisit des journaux, se fit rendre de la monnaie, déplia l’une des feuilles, et, les bras étendus, tout en s’avançant à petits pas, se mit à lire. Et soudain, d’un bond il se jeta dans une automobile qui stationnait au bord du trottoir. Le moteur était en marche, car elle partit rapidement, doubla la Madeleine et disparut.

— Non de nom ! s’écria Ganimard, encore un coup de sa façon !

Il s’était élancé, et d’autres hommes couraient, en même temps que lui, autour de la Madeleine.

Mais il éclata de rire. À l’entrée du boulevard Malesherbes, l’automobile était arrêtée, en panne, et M. Gerbois en descendait.

— Vite, Folenfant… le mécanicien… c’est peut-être le nommé Ernest.

Folenfant s’occupa du mécanicien. C’était un nommé Gaston, employé à la Société des fiacres automobiles ; dix minutes auparavant, un monsieur l’avait retenu et lui avait dit d’attendre « sous pression », près du kiosque, jusqu’à l’arrivée d’un autre monsieur.

— Et le second client, demanda Folenfant, quelle adresse a-t-il donnée ?