Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.

contre laquelle lui-même s’était caché avec Ganimard, et, un peu plus loin, il constata un emmêlement des lignes striées qui lui prouva qu’on avait fait halte à cet endroit. Juste en face, il y avait une petite langue de terrain qui pointait dans la Seine et à l’extrémité de laquelle une vieille barque était amarrée.

C’est là que Bresson avait dû jeter son paquet, ou plutôt qu’il l’avait laissé tomber. Sholmès descendit le talus et vit que, la berge s’abaissant en pente très douce et l’eau du fleuve étant basse, il lui serait facile de retrouver le paquet… à moins que les trois hommes n’eussent pris les devants.

— Non, non, se dit-il, ils n’ont pas eu le temps… un quart d’heure tout au plus… et cependant, pourquoi ont-ils passé par là ?

Un pêcheur était assis dans la barque. Sholmès lui demanda :

— Vous n’avez pas aperçu trois hommes à bicyclette ?

Le pêcheur fit signe que non.

L’Anglais insista :

— Mais si… Trois hommes… Ils viennent de s’arrêter à deux pas de vous…

Le pêcheur mit sa ligne sous son bras, sortit de sa poche un carnet, écrivit sur une des pages, la déchira et la tendit à Sholmès.

Un grand frisson secoua l’Anglais. D’un coup d’œil il avait vu, au milieu de la page qu’il tenait à la main, la série des lettres déchirées de l’album.

CDEHNOPRZEO-237

Un lourd soleil pesait sur la rivière. L’homme avait repris sa besogne, abrité sous la vaste cloche d’un chapeau de paille, sa veste et son gilet pliés à côté de lui. Il