petit employé. C’était l’inspecteur principal Ganimard, le vieux Ganimard, l’ennemi implacable de Lupin. Et Ganimard disait au brigadier Folenfant :
— Ça ne va pas tarder… avant cinq minutes, nous allons revoir notre bonhomme. Tout est prêt ?
— Absolument.
— Combien sommes-nous ?
— Huit, dont deux à bicyclette.
— Et moi qui compte pour trois. C’est assez, mais ce n’est pas trop. À aucun prix il ne faut que le Gerbois nous échappe… sinon bonsoir : il rejoint Lupin au rendez-vous qu’ils ont dû fixer, il troque la demoiselle contre le demi-million, et le tour est joué.
— Mais pourquoi donc le bonhomme ne marche-t-il pas avec nous ? Ce serait si simple ! En nous mettant dans son jeu il garderait le million entier.
— Oui, mais il a peur. S’il essaye de mettre l’autre dedans, il n’aura pas sa fille.
— Quel autre ?
— Lui.
Ganimard prononça ce mot d’un ton grave, un peu craintif, comme s’il parlait d’un être surnaturel dont il aurait déjà senti les griffes.
— Il est assez drôle, observa judicieusement le brigadier Folenfant, que nous en soyons réduits à protéger ce monsieur contre lui-même.
— Avec Lupin, le monde est renversé, soupira Ganimard.
Une minute s’écoula.
— Attention, fit-il.
M. Gerbois sortait. À l’extrémité de la