Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/243

Cette page a été validée par deux contributeurs.

marquée sur le bulletin de fiacre livré par l’enfant. Le cocher Duprêt, qui conduisait le 8279 dans la matinée du dimanche, n’étant pas là, il renvoya l’automobile et attendit jusqu’à l’heure du relais.

Le cocher Duprêt raconta qu’il avait en effet « chargé » une dame aux environs du parc Monceau, une jeune dame en noir qui avait une grosse voilette et qui paraissait très agitée.

— Elle portait un paquet ?

— Oui, un paquet assez long.

— Et vous l’avez menée ?

— Avenue des Ternes, au coin de la place Saint-Ferdinand. Elle y est restée une dizaine de minutes, et puis on s’en est retourné au parc Monceau.

— Vous reconnaîtriez la maison de l’avenue des Ternes ?

— Parbleu ! faut-il vous y conduire ?

— Tout à l’heure. Conduisez-moi d’abord au 36, quai des Orfèvres.

À la Préfecture de police il eut la chance de rencontrer aussitôt l’inspecteur principal Ganimard.

— Monsieur Ganimard, vous êtes libre ?

— S’il s’agit de Lupin, non.

— Il s’agit de Lupin.

— Alors je ne bouge pas.

— Comment ! vous renoncez…

— Je renonce à l’impossible ! Je suis las d’une lutte inégale, où nous sommes sûrs d’avoir le dessous. C’est lâche, c’est absurde, tout ce que vous voudrez… je m’en moque ! Lupin est plus fort que nous. Par conséquent, il n’y a qu’à s’incliner.