Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/239

Cette page a été validée par deux contributeurs.

jours de la semaine. Lundi, mardi, mercredi, etc. Le mot samedi manquait. Or, le vol de la lampe juive avait eu lieu dans la nuit d’un samedi.

Herlock éprouva ce petit serrement du cœur qui lui annonçait toujours, de la manière la plus nette, qu’il avait touché au nœud même d’une intrigue. Cette étreinte de la vérité, cette émotion de la certitude, ne le trompait jamais.

Fiévreux et confiant, il s’empressa de feuilleter l’album. Un peu plus loin, une autre surprise l’attendait.

C’était une page composée de lettres majuscules, suivies d’une ligne de chiffres.

Neuf de ces lettres, et trois de ces chiffres avaient été enlevés soigneusement.

Sholmès les inscrivit sur son carnet, dans l’ordre qu’ils eussent occupé, et obtint le résultat suivant :

CDEHNOPRZ — 237

— Fichtre, murmura-t-il, à première vue cela ne signifie pas grand’chose.

Pouvait-on, en mêlant ces lettres et en les employant toutes, former un, ou deux, ou trois mots complets ?

Sholmès le tenta vainement.

Une seule solution s’imposait à lui, qui revenait sans cesse sous son crayon, et qui, à la longue, lui parut la véritable, aussi bien parce qu’elle correspondait à la logique des faits que parce qu’elle s’accordait avec les circonstances générales.

Étant donné que la page de l’album ne comportait qu’une seule fois chacune des lettres de l’alphabet, il était probable, il était certain qu’on se trouvait en présence