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dans les poches d’un honnête cambrioleur.

La fenêtre était encore ouverte, un des carreaux avait été proprement découpé, et, au petit jour, une enquête sommaire, en établissant que l’échelle provenait de l’hôtel en construction, indiqua la voie que l’on avait suivie.

— Bref, dit M. d’Imblevalle avec une certaine ironie, c’est la répétition exacte du vol de la lampe juive.

— Oui, si l’on accepte la première version adoptée par la justice.

— Vous ne l’adoptez donc pas encore ? Ce second vol n’ébranle pas votre opinion sur le premier ?

— Il la confirme, Monsieur.

— Est-ce croyable ! vous avez la preuve irréfutable que l’agression de cette nuit a été commise par quelqu’un du dehors, et vous persistez à soutenir que la lampe juive a été soustraite par quelqu’un de notre entourage ?

— Par quelqu’un qui habite cet hôtel.

— Alors, comment expliquez-vous ?…

— Je n’explique rien, Monsieur, je constate deux faits qui n’ont, l’un avec l’autre, que des rapports d’apparence, je les juge isolément, et je cherche le lien qui les unit.

Sa conviction semblait si profonde, ses façons d’agir fondées sur des motifs si puissants, que le Baron s’inclina :

— Soit. Nous allons prévenir le commissaire…

— À aucun prix ! s’écria vivement l’Anglais, à aucun prix ! j’entends ne m’adresser à ces gens que quand j’ai besoin d’eux.

— Cependant, les coups de feu ?…

— Il n’importe !

— Votre ami ?…