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— Commencez-vous à croire, Monsieur, que vos murs ont des yeux et des oreilles ?

— Je n’y comprends rien, murmura M. d’Imblevalle abasourdi.

— Moi non plus. Mais ce que je comprends, c’est que pas un mouvement ne se fait ici qui ne soit aperçu par lui. Pas un mot ne se prononce qu’il ne l’entende.

Ce soir-là, Wilson se coucha avec la conscience légère d’un homme qui a rempli son devoir et qui n’a plus d’autre besogne que de s’endormir. Aussi s’endormit-il très vite, et de beaux rêves le visitèrent où il poursuivait Lupin à lui seul et se disposait à l’arrêter de sa propre main, et la sensation de cette poursuite était si nette qu’il se réveilla.

Quelqu’un frôlait son lit. Il saisit son revolver.

— Un geste encore, Lupin, et je tire.

— Diable ! comme vous y allez, vieux camarade !

— Comment, c’est vous, Sholmès ! vous avez besoin de moi ?

— J’ai besoin de vos yeux. Levez-vous…

Il le mena vers la fenêtre.

— Regardez… de l’autre côté de la grille…

— Dans le parc ?

— Oui. Vous ne voyez rien ?

— Je ne vois rien.

— Si, vous voyez quelque chose.

— Ah ! en effet, une ombre… deux même.

— N’est-ce pas ? contre la grille… Tenez, elles remuent. Ne perdons pas de temps.