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problème ait la moindre chance d’être jamais résolu.

Sholmès se leva, se dirigea vers la fenêtre, examina la croisée, la terrasse, le balcon, se servit de sa loupe pour étudier les deux éraflures de la pierre, et pria M. d’Imblevalle de le conduire dans le jardin.

Dehors, Sholmès s’assit tout simplement sur un fauteuil d’osier et regarda le toit de la maison d’un œil rêveur. Puis il marcha soudain vers deux petites caissettes en bois avec lesquelles on avait recouvert, afin d’en conserver l’empreinte exacte, les trous laissés au pied de la terrasse par les montants de l’échelle. Il enleva les caissettes, se mit à genoux sur le sol, et, le dos rond, le nez à vingt centimètres du sol, il scruta, prit des mesures. Même opération le long de la grille, mais moins longue.

C’était fini.

Tous deux s’en retournèrent au boudoir où les attendait Mme d’Imblevalle.

Sholmès garda le silence quelques minutes encore, puis prononça ces paroles :

— Dès le début de votre récit, monsieur le baron, j’ai été frappé par le côté vraiment trop simple de l’agression. Appliquer une échelle, couper un carreau, choisir un objet et s’en aller, non, les choses ne se passent pas aussi facilement. Tout cela est trop clair, trop net.

— De sorte que…

— De sorte que le vol de la lampe juive a été commis sous la direction d’Arsène Lupin…

— Arsène Lupin ! s’exclama le baron.

— Mais il a été commis en dehors de