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La même opération d’esprit lui permit d’affirmer, en homme qui ne craint pas l’erreur :

— Herlock, vous allez à Paris.

— Possible.

— Et vous y allez plus encore pour répondre à la provocation de Lupin que pour obliger le baron d’Imblevalle.

— Possible.

— Herlock, je vous accompagne.

— Ah ! ah ! vieil ami, s’écria Sholmès, en interrompant sa promenade, vous n’avez donc pas peur que votre bras gauche ne partage le sort de votre bras droit ?

— Que peut-il m’arriver ? Vous serez là.

— À la bonne heure, vous êtes un gaillard ! et nous allons montrer à ce monsieur qu’il a peut-être tort de nous jeter le gant avec tant d’effronterie. Vite, Wilson, et rendez-vous au premier train.

— Sans attendre les journaux dont le baron vous annonce l’envoi ?

— À quoi bon !

— J’expédie un télégramme ?

— Inutile, Arsène Lupin connaîtrait mon arrivée. Je n’y tiens pas. Cette fois, Wilson, il faut jouer serré.

L’après-midi, les deux amis s’embarquaient à Douvres. La traversée fut excellente. Dans le rapide de Calais à Paris, Sholmès s’offrit trois heures du sommeil le plus profond, tandis que Wilson faisait bonne garde à la porte du compartiment et méditait, l’œil vague.