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— Ce n’est pas le nerf qui me manque.

— Mais quoi ?

— Je n’ai qu’une main de disponible.

— Et après ! s’exclama joyeusement Sholmès… En voilà des histoires. On croirait qu’il n’y a que vous dans cet état ! Et les manchots ? les vrais manchots ? Allons, ça y est-il, ce n’est pas dommage.

Il tendit à l’homme d’équipe une pièce de cinquante centimes.

— Bien, mon ami. Voici pour vous.

— Merci, monsieur Sholmès.

L’Anglais leva les yeux : Arsène Lupin.

— Vous !… vous ! balbutia-t-il, ahuri.

Et Wilson bégaya, en brandissant son unique main avec des gestes de quelqu’un qui démontre un fait :

— Vous ! vous ! mais vous êtes arrêté ! Sholmès me l’a dit. Quand il vous a quitté, Ganimard et ses trente agents vous entouraient…

Lupin croisa ses bras et, d’un air indigné :

— Alors vous avez supposé que je vous laisserais partir sans vous dire adieu ? Après les excellents rapports d’amitié que nous n’avons jamais cessé d’avoir les uns avec les autres ! Mais ce serait de la dernière incorrection. Pour qui me prenez-vous ?

Le train sifflait.

— Enfin, je vous pardonne… Mais avez-vous ce qu’il vous faut ? Du tabac, des allumettes… Oui… Et les journaux du soir ? Vous y trouverez les détails sur mon arrestation, votre dernier exploit, maître. Et maintenant, au revoir, et enchanté d’avoir fait votre connaissance… enchanté vrai-