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fut pourtant avec le plus grand calme qu’elle prononça :

— Je ne connais pas les faits dont vous m’entretenez, Monsieur, et surtout je ne vois pas en quoi ils peuvent m’intéresser.

— En ceci, Mademoiselle, c’est que M. Maxime Bermond s’appelle de son vrai nom, vous le savez aussi bien que moi, Arsène Lupin.

Elle éclata de rire.

— Pas possible ! Arsène Lupin ? M. Maxime Bermond s’appelle Arsène Lupin ?

— Comme j’ai l’honneur de vous le dire, Mademoiselle, et puisque vous refusez de me comprendre à demi-mot, j’ajouterai qu’Arsène Lupin a trouvé ici, pour l’accomplissement de ses projets, une amie, plus qu’une amie, une complice aveugle et… passionnément dévouée.

Elle se leva, et, sans émotion, ou du moins avec si peu d’émotion que Sholmès fut frappé d’une telle maîtrise, elle déclara :

— J’ignore le but de votre conduite, Monsieur, et je veux l’ignorer. Je vous prie donc de ne pas ajouter un mot et de sortir d’ici.

— Je n’ai jamais eu l’intention de vous imposer ma présence indéfiniment, répondit Sholmès, aussi paisible qu’elle. Seulement, j’ai résolu de ne pas sortir seul de cet hôtel.

— Et qui donc vous accompagnera, Monsieur ?

— Vous !

— Moi ?

— Oui, Mademoiselle, nous sortirons ensemble de cet hôtel, et vous me suivrez, sans une protestation, sans un mot.