Enfin Suzanne prononça :
— Mais, père, on te le paiera tout de même.
— Pourquoi ? sur quelles preuves ?
— Il faut donc des preuves ?
— Parbleu !
— Et tu n’en as pas ?
— Si, j’en ai une.
— Alors ?
— Elle était dans la boîte.
— Dans la boîte qui a disparu ?
— Oui. Et c’est l’autre qui touchera.
— Mais ce serait abominable ! Voyons, père, tu pourras t’y opposer ?
— Est-ce qu’on sait ! est-ce qu’on sait ! cet homme doit être si fort ! il dispose de telles ressources !… Souviens-toi… l’affaire de ce meuble…
Il se releva dans un sursaut d’énergie, et frappant du pied :
— Eh bien, non, non, il ne l’aura pas, ce million, il ne l’aura pas ! Pourquoi l’aurait-il ? Après tout, si habile qu’il soit, lui non plus ne peut rien faire. S’il se présente pour toucher, on le coffre ! Ah ! nous verrons bien, mon bonhomme !
— Tu as donc une idée, père ?
— Celle de défendre nos droits, jusqu’au bout, quoi qu’il arrive ! Et nous réussirons !… Le million est à moi : je l’aurai !
Quelques minutes plus tard, il expédiait cette dépêche :