Page:Leblanc - Arsène Lupin contre Herlock Sholmes, 1908.djvu/106

Cette page a été validée par deux contributeurs.

porter l’infortune ! De quoi vous plaignez-vous ? À cette heure vous pourriez avoir mon poignard dans la gorge… ou moi le vôtre dans la mienne… car c’était bien ce que vous cherchiez, mauvais ami.

Il parvint, à force d’humour et de sarcasmes, à ranimer ce pauvre Wilson, et à lui faire avaler une cuisse de poulet et un verre de vin. Mais quand la bougie eut expiré, qu’ils durent s’étendre, pour dormir, sur le parquet, et accepter le mur pour oreiller, le côté pénible et ridicule de la situation leur apparut. Et leur sommeil fut triste.

Au matin, Wilson s’éveilla, courbaturé et transi de froid. Un léger bruit attira son attention : Herlock Sholmès, à genoux, courbé en deux, observait à la loupe des grains de poussière et relevait des marques de craie blanche, presque effacées, qui formaient des chiffres, lesquels chiffres il inscrivait sur son carnet.

Escorté de Wilson que ce travail intéressait d’une façon particulière, il étudia chaque pièce, et dans deux autres il constata les mêmes signes à la craie. Et il nota également deux cercles sur des panneaux de chêne, une flèche sur un lambris, et quatre chiffres sur quatre degrés d’escalier.

Au bout d’une heure, Wilson lui dit :

— Les chiffres sont exacts, n’est-ce pas ?

— Exacts, je n’en sais rien, répondit Herlock Sholmès, à qui de telles découvertes avaient rendu sa belle humeur ; en tous cas, ils signifient quelque chose.

— Quelque chose de très clair, dit Wilson, ils représentent le nombre des lames de parquet.