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— Vous avez dit le mot. Herlock Sholmès et Wilson sont les prisonniers d’Arsène Lupin. L’aventure s’engage à merveille… Mais non, mais non, il n’est pas admissible…

Une main s’abattit sur son épaule, la main de Wilson.

— Là-haut… regardez là-haut… une lumière…

En effet, l’une des fenêtres du premier étage était illuminée.

Ils s’élancèrent tous deux au pas de course, chacun par son escalier, et se retrouvèrent en même temps à l’entrée de la chambre éclairée. Au milieu de la pièce brûlait un bout de bougie. À côté, il y avait un panier, et de ce panier émergeaient le goulot d’une bouteille, les cuisses d’un poulet et la moitié d’un pain.

Sholmès éclata de rire.

— À merveille, on nous offre à souper. C’est le palais des enchantements. Une vraie féerie ! Allons, Wilson, ne faites pas cette figure d’enterrement. Tout cela est très drôle.

— Êtes-vous sûr que ce soit très drôle ? gémit Wilson, lugubre.

— Si j’en suis sûr, s’écria Sholmès, avec une gaieté un peu trop bruyante pour être naturelle, c’est-à-dire que je n’ai jamais rien vu de plus drôle. C’est du bon comique… Quel maître ironiste que cet Arsène Lupin !… Il vous roule, mais si gracieusement !… je ne donnerais pas ma place à ce festin pour tout l’or du monde… Wilson, mon vieil ami, vous me chagrinez. Me serais-je mépris, et n’auriez-vous point cette noblesse de caractère qui aide à sup-