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Et la lueur repassa à une deuxième fenêtre et à une troisième, sans qu’il pût voir autre chose qu’une silhouette qui se profilait sur les murs des chambres. Et du second étage la lueur descendit au premier, et, longtemps, erra de pièce en pièce.

— Qui diable peut se promener à une heure du matin dans la maison où le baron d’Hautrec a été tué ? se demanda Herlock, prodigieusement intéressé.

Il n’y avait qu’un moyen de le savoir, c’était de s’y introduire soi-même. Il n’hésita pas. Mais au moment où il traversait, pour gagner le perron, la bande de clarté que lançait le bec de gaz, l’homme dut l’apercevoir, car la lueur s’éteignit soudain et Herlock Sholmès ne la revit plus.

Doucement il appuya sur la porte qui commandait le perron. Elle était ouverte également. N’entendant aucun bruit, il se risqua dans l’obscurité, rencontra la pomme de la rampe et monta un étage. Et toujours le même silence, les mêmes ténèbres.

Arrivé sur le palier, il pénétra dans une pièce et s’approcha de la fenêtre que blanchissait un peu la lumière de la nuit. Alors il avisa dehors l’homme qui, descendu sans doute par un autre escalier, et sorti par une autre porte, se faufilait à gauche, le long des arbustes qui bordent le mur de séparation entre les deux jardins.

— Fichtre, s’écria Sholmès, il va m’échapper !

Il dégringola l’étage et franchit le perron afin de lui couper toute retraite. Mais il ne vit plus personne, et il lui fallut quelques secondes pour distinguer dans le fouillis des arbustes une masse plus sombre qui n’était pas tout à fait immobile.