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ARMELLE ET CLAUDE

comme un chanteur des rues. Quiconque tente de s’améliorer n’a pas besoin de se mettre en campagne comme un soldat batailleur. Il n’y a point là de conquête violente à faire, ni de recherches à opérer, ni de plans à ourdir. Non, ce qui est nécessaire s’offre à qui le désire loyalement. Tout afflue si la volonté est patiente, tenace, réfléchie, sincère au point de devenir un instinct. »

Ils se sentirent un peu plus grands et un peu plus fermes, accrus de sensations et augmentés l’un de l’autre. Ils se virent moins, mais leurs entrevues y gagnaient en intensité. Un doux espoir les soutenait.

Guérande se complète par les marais salants. Leur nom est lié à son histoire. Pour les protéger elle fut construite et munie d’une armure. Ils y descendirent. Au bas des collines ce sont des milliers de petits rectangles pareils à des champs réguliers. L’eau de la mer y est semée dont les graines impalpables écloront et mûriront au soleil. Armelle et Claude suivaient sur la crête des digues les canaux d’écoulement. Et chacun