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ARMELLE ET CLAUDE

terie qu’excusait l’état mal défini de leurs rapports. Le silence surtout les embarrassait. Ils en ignoraient encore l’inestimable prix. Pour le rompre, Landa disait des mots au hasard, et il les disait selon ses vieilles habitudes de courtisan. L’ayant bien écouté, Armelle le remerciait avec ironie. Et ils riaient.

Ils riaient pour rire, parce que c’est bon. Le gaieté est délicieuse qui n’a d’autre cause que l’absence de peine et d’autre manifestation que des espiègleries d’écolier. À ces moments-là, ils avaient envie de s’embrasser d’un gros baiser qui sonne. Ils auraient bien encore couru dans les allées de l’enclos, en se tenant par la main et en sautant des obstacles.

Mais ils devenaient sérieux à l’extérieur des remparts. Ils aimaient cheminer sous les ombres du mail et des boulevards circulaires qui le prolongent, et regarder l’enceinte avec ses neuf tours ventrues et ses quatre portes massives.

Les siècles l’ont diversement traitée. Ici