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ARMELLE ET CLAUDE

voile couleur d’ocre les retenait aussi. Et il songeait.

Il songeait au mois qui venait de s’écouler depuis l’établissement de leurs libres rapports. Fidèle au pacte, il avait attendu patiemment sans se rappeler à elle par une visite ou par une lettre. Et des journées lourdes s’amassaient. Il comprenait bien que ses préparatifs de voyage et surtout ses plans d’installation la devaient occuper, et qu’il lui fallait en outre, pour expliquer ce voyage, prendre des arrangements à l’égard de son père, de ses amis et du monde. Néanmoins il s’inquiétait de ce long silence. N’avait-elle point changé d’avis ? Ce fut un soulagement quand lui parvinrent enfin les instructions d’Armelle.

Elles étaient précises et courtes :

« Prenez ce soir le train pour Redon. Au quai de la Vilaine, une barque vous attendra. La cinquième heure vous aborderez à un gros bourg. Vous y trouverez un cheval et un enfant qui vous conduira vers moi. »

Claude sourit. C’était bien, ce côté exté-