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ARMELLE ET CLAUDE

faute, la faute de mes répugnances et de mes incompréhensions de femme.

— C’est la mienne aussi, Armelle, vous l’avez dit, il fallait vous prendre, vous prendre de force, violer votre instinct et votre chair. Mais, comme vous, je ne savais pas et je n’ai jamais cherché à vous convaincre.

Il se rapprocha d’elle.

— Je vais vous dire ce que nous devions faire. Puisque nous nous aimions, sincèrement et hautement, nous devions d’abord jouir de notre amour, suivant notre droit et notre devoir, et nous accorder les grandes et fortes joies de la chair. Puis nous devions revenir à Paris, vivre, ensemble ou séparément selon notre volonté, mais nous mêler à la vie de nos semblables. Et j’affirme que, protégés par un amour normal et magnifique, nous n’eussions pas descendu. Je n’aurais pas été jaloux ni vous provocante. Confiants l’un en l’autre, pleins de souvenirs et d’espoirs, en harmonie parfaite avec la nature, en harmonie parfaite