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ARMELLE ET CLAUDE

père… il sait tout… oui, on lui a écrit… sans doute la mère de Paul… il sait que vous êtes là et que vous habitez là… il sait tout ce que nous faisons… et il me demande ce que cela signifie…

Il tenta de la calmer :

— Eh bien, quoi ? Vous ne devez pas de comptes à votre père…

— Des comptes, non, mais je ne veux pas qu’il me soupçonne, c’est un chagrin pour moi… une honte…

Il l’examina dédaigneusement. Qu’était devenue la femme fière et haute qui affirmait sa liberté comme on arbore un drapeau au sommet d’une tour ? Il demanda :

— Qu’allez-vous faire ?

— Partir.

Comme un cri, Claude répéta :

— Partir ! vous, partir !

Tout ce qu’il y avait de mauvais en lui, d’orgueilleux et de tyrannique, se rua d’un coup à l’assaut de cette volonté. Il souhaita d’en briser le bloc et de le réduire en poussière. Une telle résistance le stupéfiait. Il