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ARMELLE ET CLAUDE

lés qui finirent par les intriguer, tant leur retour fréquent et leur apparence marquaient entre eux une corrélation bizarre. Des personnes, les avisant de loin, se jetaient dans les rues adjacentes. D’autres, prises au dépourvu, leur adressaient un salut compassé. Les femmes surtout affichaient une réserve évidente. On ne souriait plus. Il y avait comme du vide autour d’eux. Armelle et Claude n’en revenaient pas.

Une lettre de Paul leur fournit le mot de l’énigme. Tout confus, le jeune homme les avertissait que, pour le venger, sa mère démentait leur parenté de frère et de sœur et montrait les preuves de sa médisance.

Malgré tout, l’aventure leur fut désagréable. Ils supportèrent avec humeur les reproches des yeux, le blâme des attitudes, les affronts imbéciles, toute cette comédie de vertu où ils étaient jugés minutieusement et vilipendés selon leur mérite. Ils avaient envie de prendre à part quelqu’un des plus hostiles et de lui expliquer les choses, de lui prouver la noblesse de leur conduite, car,