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ARMELLE ET CLAUDE

offrait aux idées vulgaires un réceptacle commode ?

Ils n’étaient point sans suspecter la fréquentation de la ville close, mais où aller ? La saison leur défendait les promenades lointaines. En outre, la solitude les gênait, car ils ne savaient comment se tenir l’un en face de l’autre. Quelque chose manquait à leur intimité qui lui eût valu sa signification complète. Et ils avaient l’impression confuse qu’en n’accomplissant pas cette chose mystérieuse, ils se rendaient coupables d’un tort. Quelle chose ? Envers qui, ce tort ? Envers quoi ?

Mais, en ville, un fait inexplicable se passa. Le hasard, peut-être aussi le désir de se distraire de leur obsession en échangeant des propos quelconques, les avait attardés parfois chez des fournisseurs. Là des gens leur parlaient qui les saluaient ensuite d’un air content. On les entourait de sympathie et de sourires. Cette approbation discrète les flattait.

Or il survint une série de petits faits iso-