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ARMELLE ET CLAUDE

dénouement, ni ne tentait jamais d’y amener la jeune femme par la séduction des prières.

Ils ne succomberaient point. Ils seraient implacables. Ils se refuseraient au péril d’un baiser, d’un enlacement, ou même d’un regard profond. Cela, du moins, subsisterait de leur rêve. Autour de ce point spécial, le plus important, ils concentreraient leurs efforts, se résignant d’autant mieux aux autres concessions. D’avance ils acceptaient tous les faux pas, toutes les méchancetés, tous les caprices, et se les pardonnaient en faveur de leur volonté inflexible à l’égard de ce qu’ils désiraient le plus follement.

Alors ils furent malheureux. Ils le furent sans espoir de ne plus l’être. Il n’y avait aucune raison pour que l’avenir les soulageât, puisqu’ils répudiaient le seul acte qui pût modifier leur vie douloureuse. Ils se recherchaient ou se fuyaient au hasard des humeurs passagères. Souffraient-ils davantage près ou loin l’un de l’autre ? Ils