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ARMELLE ET CLAUDE

ambition que moi, qui peut pleurer pour des motifs autres que moi… Je voudrais vous absorber… Armelle, je ne suis pas sûr de ne pas désirer votre mort !

Elle avait renversé la tête et, les yeux clos, les paupières entr’ouvertes, elle écoutait voluptueusement.

— Parlez, Claude, votre voix m’enveloppe, elle coule dans mes veines, elle gonfle mon cœur… Parlez, les mots que vous venez de me dire sont adorables à entendre… Moi aussi je suis bien basse puisque vos mauvaises paroles m’enchantent. Mais qu’importe notre rêve !… Qu’importe de s’aimer de telle ou telle façon pourvu que l’on s’aime… Nous n’avons pu conquérir l’autre amour, jouissons de celui-ci… Il est bon… il est meilleur peut-être… je vous aime.

Il s’assit à côté d’elle et lui dit ardemment :

— Oui, c’est cela, que notre amour s’épanouisse comme il voudra et comme il pourra… Prenons ce qu’il nous donne… Aimons-nous puisque nous nous aimons.