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ARMELLE ET CLAUDE

Paul surtout offrait ingénument le spectacle facile de son âme.

Souvent Armelle et Claude le surprenaient en adoration, comme s’il priait, les mains jointes, indifférent à tout. Ils le voyaient frissonner au moindre contact, pâlir pour une parole un peu dure, et s’enivrer d’un mouvement amical. Et ils se détournaient l’un de l’autre afin d’ignorer leur impression mutuelle.

Un fait les frappa. Il atteignait, en ces moments, à une sorte de beauté dont sa figure d’ailleurs gardait par la suite l’empreinte de plus en plus visible. Il ne ressemblait guère au collégien ridicule et morne du premier jour. Sa bouche savait sourire et ses yeux parler un clair langage. Ainsi quelques semaines l’avaient transformé. De cela, malgré tout, Armelle était fière et Claude malheureux.

Et d’involontaires comparaisons les tourmentaient. Auprès de cet amour juvénile, fougueux, soumis à ses instincts, suivant la route ordinaire comme la plus favorable à