Page:Leblanc - Armelle et Claude, 1897.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
188
ARMELLE ET CLAUDE

meilleures résolutions. Il fut désemparé, impuissant.

Par un entêtement puéril, il assistait à toutes les visites et se désolait de leur longueur et de leur multiplicité. Elles devinrent pour eux d’étranges supplices. Armelle percevait les moindres symptômes de gêne, d’impatience et de douleur. Et cela l’apitoyait et la révoltait à la fois. Elle eût voulu supprimer la cause du mal. Cependant un mauvais orgueil l’empêchait de céder, bien qu’elle attribuât sa conduite à des raisons délicates.

— Je lui dois, se disait-elle, de le laisser se vaincre lui-même, il faut qu’il triomphe seul.

Et si elle ne pressait pas son cousin de revenir, du moins elle acceptait son assiduité.

Ils constatèrent, donc ensemble le progrès de cet amour. Ils se promenaient tous trois ou s’enfermaient dans le manoir. On causait à peine. Mais les gestes et les visages trahissaient la violence des sensations, et