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ARMELLE ET CLAUDE

approchant de leurs semblables, obéissaient-ils à un espoir informe et chimérique de propagation, peut-être au désir plus vague encore de diminuer des occasions de solitude qu’ils ne sentaient point sans quelque péril.

L’autre façade du manoir commandait une impasse étroite qui s’en va vers les rues du centre. En dedans de l’enceinte, c’est d’abord un cercle de jardins spacieux, puis les ruelles et les passages s’enchevêtrent, tortueux, mal pavés, bordés de maisons inégales que ne distingue aucun symptôme d’ancienneté. Au milieu s’élève la cathédrale dédiée à Saint-Aubin. D’ensemble peu harmonieux, de styles divers, elle leur plut par de jolis détails, par la chaire extérieure, par les sculptures grimaçantes qui ornent les chapiteaux de quelques piliers.

On observait curieusement leurs allées et venues. Ils entendirent qu’on les appelait le frère et la sœur, et cela les amusait de simuler des attitudes indifférentes que