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ARMELLE ET CLAUDE

la vie leur paraissait si simple ! Comment leurs relations n’eussent-elles pas été faciles et claires puisqu’ils s’aimaient ? Vraiment, cette fois, il n’y avait pas de sens mystérieux derrière ces mots d’amour. Tout est si simple quand on s’aime ! Nul sentiment n’a deux aspects divers. Nul rêve n’est double.

Ils s’aimaient. Voilà que se dévoilait l’unité de leurs instincts et de leurs méditations, l’unité de leur passé et de leur avenir. Voilà que se montrait à chacun l’essence de l’autre et l’essence de la vie et l’essence de la nature.

Et tout cela était si simple qu’ils songèrent combien il serait simple d’obéir à l’impérieux désir qui leur ordonnait de se prendre. Comme l’acte eût été beau, à la fois solennel et réduit à ses justes proportions ! Comme il eût consacré de façon précise leur parfaite harmonie !

Ils se regardèrent, troublés jusqu’au plus profond de leur être, consentants tous deux et pleins d’effroi.