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ARMELLE ET CLAUDE

vie du ciel, l’agitation des mondes qui s’allument, qui s’éteignent, qui brillent et qui se mêlent. Leurs regards se cherchaient en l’une de ces petites lueurs. Ils épiaient les étoiles filantes pour leur jeter un vœu au hasard. Quand leurs bêtes marchaient au pas et que les quatre sabots qui heurtaient le sol ne faisaient qu’un bruit sec, ils s’en réjouissaient naïvement comme d’une harmonie plus complète.

Ils menèrent les chevaux à l’hôtel, et la ligne des bastions, des murs crénelés et des douves qui protègent la cour d’honneur et les flancs du château, les conduisit au bord de la rivière où se dresse l’antique forteresse des Clisson et des Rohan.

Ils avançaient lentement, avec cette timidité que donne l’approche des grands spectacles. Celui-ci les troublait déjà quand ils atteignirent, les yeux baissés, le parapet d’un vieux pont qui enjambe l’eau. Cependant, ayant levé la tête, ils eurent un gémissement de détresse.

Sur son piédestal de roches taillées, l’ef-