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ARMELLE ET CLAUDE

soit plus que la laideur un élément de gêne. N’est-elle pas pourtant le meilleur intermédiaire entre nous et la beauté des choses ? et tout cela aurait-il la même signification, aussi bien pour vous que pour moi, si vous n’étiez pas belle comme vous l’êtes ?

De la main il désignait le château, les campagnes, l’Océan. Et il murmura :

— Votre beauté est partout, Armelle.

Ils entrèrent. À l’intérieur, c’est un vaste quadrilatère plat et dénudé que limitent des pans de mur, des vestiges d’habitation, la carcasse des donjons. Sous l’herbe jaunie se devinent les débris des palais écroulés.

Ayant erré parmi les ruines, ils s’assirent à l’ombre, comme au bord d’une arène où se jouait le soleil indomptable, et ils parlèrent de ceux qui vécurent entre ces bornes de granit. L’histoire donne des noms : le connétable Arthur de Richemont, François de Foix, la princesse de Conti, le duc de la Vallière. Que d’autres encore, inconnus ! Quelle multitude de gens, seigneurs, châtelaines, domestiques, hommes d’armes, vas-