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ÉLISE.

Croyez-moi, Philipin, tantôt m’a tout compté :
Son départ pour la Flandre est un point arrêté,
De plus il galantise une beauté nouvelle,
Et doit enfin passer cette nuit avec elle.

ISABELLE.

De la bonne fortune il m’aura pour témoin,
Mais du logis marqué sommes-nous encore loin !
Voi bien, je ne suis pas du perfide attenduë.

PHILIPIN.

Il n’est pas tard, je voi des femmes dans la ruë,
Il nous faut éclaircir : Madame, s’il vous plaît,
Je pourrai bien de vous sçavoir quelle heure il est.

ELISE.

Philipin, est cet toi ?

PHILIPIN.

Philipin, est cet toi ? C’est Élise, ou je meure.
Ha ! puisque je te tiens, je me moque de l’heure,
Fais-moi voir seulement, si tu veux m’obliger,
Que je t’ai rencontrée à l’heure du Berger.

ÉLISE.

Ma Maîtresse me suit.

PHILIPIN.

Ma Maîtresse me suit.Mon Élise, mon ame.

ÉLISE.

Tout beau.

ISABELLE.

Tout beauQui parle à vous ?

ÉLISE.

Tout beau Qui parle à vousC’est Philipin, Madame.

ISABELLE.

Hé bien mon cher ami, ton Maître est-il venu ?

PHILIPIN.

Mon Maître !

ISABELLE.

Mon MaîtreLe sercret ne m’est pas inconnu,
Il doit être en chemin dans l’ardeur qui le presse :
Vien-tu de la venuë avertir sa Maîtresse ?