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LES
RIVALES,
COMÉDIE.

ACTE I




Scène PREMIÈRE.


, PHILIPIN s’éveillant sur un tas de pierre.

Où suis je ? quel Démon en ce lieu m’a porté ?
Je suis transi de froid, & de plus tout croté,
Ha, j’ai les reins brisez ! quel maudit tas de pierres ?
Mais où pensé-je aller ? on ne voie Ciel, ni terre,
À deux doigts de mon nez mes yeux ne sçauroient voir,
Et je croi qu’en un four il fait pas si noir.
J’en soupçonne la cause, & j’ai bonne mémoire
Qu’au logis d’Isabelle Élise m’a fait boire.
Cette aimable Suivante est digne, sur ma foi,
D’avoir serviteur un homme tel que moi,
Pour faire ainsi dépence, il faut bien qu’elle m’aime,
Elle envoyoit au vin avec un soin extréme ;