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qui se passe et demandez-lui son avis.

Nous avions donc plusieurs heures pour jouer : j’étais au courant de tout ce qui se passait et je me sentis le cœur bien triste lorsque je m’aperçus que si la proposition de monsieur Vincent était acceptée, la séparation me priverait de ma bien-aimée miss Aline. Cette idée me rendit bien mélancolique et je ne parus prendre aucun plaisir de nos heures d’extra-récréations avec mes sœurs jusqu’à ce que Marie vint me railler de ma tristesse, me demandant ce que cela voulait dire. Je lui répondis de suite :

— Ne vois-tu pas que si miss Aline se marie avec monsieur Vincent, nous aurons une autre institutrice, et nous ne pouvons pas espérer en avoir une aussi bonne et qui nous trouble aussi peu dans nos gentils « petits jeux ».

— Oh ! c’est vrai, et nous serions joliment ennuyés si on nous surveillait et interrompait : cependant, il faut nous faire une raison et profiter du temps présent, aussi viens avec nous, Charles, et amusons-nous à quelque bonne fouterie. Nous avons