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en elle : c’était une phase de la nature de la femme que je ne connaissais pas encore.

J’avais cependant une vague idée que tout cela finirait par la réalisation, de mes espérances lascives ; je suivais seulement les conseils que m’avait donnés ma charmante maîtresse et j’attendais le résultat que je désirais si ardemment. Miss Aline vint enfin me rejoindre ; ses yeux étaient rouges et gonflés comme si elle avait pleuré ; les miens se remplirent de larmes quand je la vis. M’approchant d’elle, je lui dis en hésitant :

— Oh ! ma chère gouvernante, je suis si chagrin de vous voir malade. Oh ! ne travaillons pas aujourd’hui et je vous promets de travailler deux fois plus demain.

En ce moment, je fus tout à fait effrayé de la mauvaise expression de ses traits. Elle sourit languissamment une minute ; puis, me saisissant dans ses deux bras, elle me pressa contre son sein, me couvrant de baisers ; ses yeux brillèrent étrangement.

— Oh ! mon cher, cher bien-aimé garçon, je t’aime au-dessus de toute expression.