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causes de leurs malheurs. Abandonnés à eux-mêmes, et aux prises avec leurs passions, sans être soutenus même par le secours d’aucun exercice extérieur de religion, ils échappent, durant la plus grande partie de l’année, aux empressemens du zèle le plus actif, qui, condamné durant ce long terme à la plus triste inaction, est réduit à ne pouvoir former en leur faveur que des vœux presque toujours inutiles et superflus. Peut-être le Dieu des miséricordes éclairera-t-il un jour ces malheureux, sur les dangers de leur étrange façon de vivre, et fixera-t-il leur instabilité et leurs courses ; mais si c’est là un évènement qu’il est bien permis à un missionnaire de souhaiter, il n’est pas en sa puissance de le ménager.

J’ai l’honneur d’être, etc.


La lettre que l’on vient de lire, et qui est traduite en anglais dans le Maple Leaves, loin d’accuser chez le général français cruauté ou même indifférence pendant les péripéties de cette effroyable journée, décèle une magnanimité, un dévouement que l’on est aise, mais non surpris, de rencontrer chez des hommes comme Montcalm et Levi. La raison d’être des massacres commis par les aborigènes, alliés des Français, à Oswego, au Fort George, à la bataille de Beauport en août