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sieurs hommes éclairés, qui voyaient dans mon projet une nouvelle occasion pour le Canadien-Français de se manifester auprès de ses co-nationaux : l’un me fesait tenir, mémoires de familles, lettres et documents rares ; un autre, vénérable historien, me transmettait la superbe lettre écrite par le missionnaire abénaquis, témoin oculaire de la sanglante tragédie qui se passait, il y a de cela plus d’un siècle, sur les rives pittoresques du lac George ; c’est cette lettre même que j’ai traduite et que j’ai, entre autres pièces, soumise au public anglais, accoutumé à ne voir le massacre du Fort George que par les yeux de Fennimore Cooper, Moore, Carver et autres.

J’ai de plus en plus acquis la conviction que le plus beau livre français toute nationale que soit sa portée, ne parvient presque jamais à son adresse ; lorsque l’on veut dissiper les préjugés de nos frères d’origine saxonne, il faut leur parler un langage qu’ils entendent : c’est ce que j’ai fait. Si je me permets ces remarques, c’est pour donner une explication que l’on m’a paru désirer. On a demandé : pourquoi l’auteur des Oiseaux du Canada s’ingère-t-il d’écrire dans deux langues ? La réponse : la voici. Les Maple Leaves n’auraient pas leur raison d’être, écrites en français. Ne serait-ce pas en