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les mille nuits et une nuit

lit. De plus, tu trouveras dans ses culottes une chose qu’il y a cachée et que je n’ai pu deviner. » À ces paroles, le vizir se dirigea vers la chaise, et prit le turban et l’examina et le retourna dans tous les sens, puis s’écria : « Mais c’est là un turban comme celui des vizirs de Bassra et de Mossoul ! » Puis il déroula l’étoffe, et trouva sur le bonnet un pli cousu, qu’il se hâta de prendre ; il examina ensuite les culottes et les souleva et y trouva la bourse de mille dinars que le Juif avait donnée à Hassan Badreddine. Dans cette bourse, il y avait en outre un petit papier sur lequel ces mots étaient écrits de la main du Juif : « J’affirme, moi tel, commerçant à Bassra, avoir livré cette somme de mille dinars, de gré à gré, au seigneur Hassan Badreddine, fils du vizir Noureddine qu’Allah ait en grâce ! pour le chargement du premier navire qui aura abordé à Bassra ! » À la lecture de ce papier, le vizir Chamseddine jeta un grand cri et tomba évanoui. Quand il revint à lui, il se hâta d’ouvrir le pli trouvé dans le turban, et immédiatement il reconnut l’écriture de son frère Noureddine. Et alors il se mit à pleurer et à se lamenter en disant : « Ah ! mon pauvre frère, mon pauvre frère ! »

Lorsqu’il se fut un peu calmé, il dit : « Allah est tout puissant ! » Puis il dit à sa fille : « Ma fille, sais-tu le nom de celui auquel tu t’es donnée cette nuit ? C’est mon neveu, le fils de ton oncle Noureddine, c’est Hassan Badreddine ! Et ces mille dinars, c’est ta dot ! Qu’Allah soit loué ! » Puis il récita ces deux strophes :

Je revois ses traces et aussitôt, tout entier, je fonds de désir, je fonds entièrement ! Et au souvenir de la