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histoire du vizir noureddine…
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dine El-Bassraoui. Et chaque robe nouvelle était de beaucoup plus belle que la précédente, et chaque parure dépassait infiniment les autres parures. Et tout le temps, pendant que la nouvelle mariée s’avançait ainsi lentement et pas à pas, les joueuses d’instruments faisaient merveille, et les chanteuses disaient les chansons les plus éperdument amoureuses et excitantes, et les danseuses, en s’accompagnant de leur petit tambour à grelots, dansaient comme des oiseaux ! Et, chaque fois, Hassan Badreddine El-Bassraoui ne manquait pas de jeter l’or par poignées en le répandant par toute la salle ; et toutes les femmes se précipitaient dessus pour avoir quelque chose à toucher de la main de l’adolescent. Il y en eut même qui profitèrent de l’hilarité et de l’excitation générales, du son des instruments et de la griserie du chant, pour simuler, étendues l’une sur l’autre par terre, une copulation, en regardant Hassan assis et souriant ! Et le bossu regardait tout cela fort désolé. Et sa désolation augmentait chaque fois qu’il voyait l’une des femmes se tourner vers Hassan, et, de la main étendue et abaissée brusquement, l’inviter, par signe, vers sa vulve ; ou une autre agiter son doigt du milieu, en clignant de l’œil ; ou une autre, en agitant ses hanches et en se tordant, faire claquer sa main droite ouverte sur sa main gauche fermée ; ou une autre, avec un geste encore plus lubrique, se taper sur les fesses et dire au bossu « Tu en mordras au temps des abricots ! » Et tout le monde de rire.

À la fin du septième tour, la noce était finie, car elle avait duré une bonne partie de la nuit. Aussi