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les mille nuits et une nuit

d’un noir ! et d’un blanc !… » Puis elle se dit : « En attendant qu’il se réveille, je vais un peu m’envoler pour continuer ma promenade en l’air. » Et elle prit son vol, et monta très haut pour prendre le frais ; là-haut, dans sa course, elle fut charmée de rencontrer en chemin un de ses camarades, un genni mâle, un croyant aussi. Elle le salua gentiment et il lui rendit le salut avec déférence. Alors elle lui dit : « D’où viens-tu, compagnon ? » Il lui répondit : « Du Caire. » Elle lui dit : « Les bons croyants du Caire vont-ils bien ? » Il lui répondit : « Grâce à Allah, ils vont bien. » Alors elle lui dit : « Veux-tu, compagnon, venir avec moi pour admirer la beauté d’un jeune homme qui est endormi dans le cimetière de Bassra ? » Le genni lui dit : « À tes ordres ! » Alors ils se prirent la main et descendirent ensemble au cimetière et s’arrêtèrent devant le jeune Hassan endormi. Et la gennia dit au genni, en lui clignant de l’œil : « Hein ! n’avais-je pas raison ? » Et le genni, étourdi par la merveilleuse beauté de Hassan Badreddine, s’écria : « Allah ! Allah ! il n’a pas son pareil ; il est créé pour mettre en combustion toutes les vulves. » Puis il réfléchit un instant et ajouta : « Pourtant, ma sœur, je dois te dire que j’ai vu quelqu’un qu’on peut comparer à ce charmant jeune garçon. » Et la gennia s’écria : « Pas possible ! » Le genni dit : « Par Allah ! j’ai vu ! et c’est sous le climat d’Égypte, au Caire ! et c’est la fille du vizir Chamseddine ! » La gennia lui dit : « Mais je ne la connais pas ! » Le genni dit : « Écoute. Voici son histoire :

« Le vizir Chamseddine, son père, est dans le