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histoire du portefaix…
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est cette condition ? » Alors il se leva, apporta le Livre Sacré, et me dit : « Tu vas me jurer sur Al-Koran, que jamais tu ne choisiras un autre que moi, et que tu n’auras jamais d’inclination pour un autre ! » Et moi, je lui prêtai serment pour cette condition. Alors il se réjouit extrêmement et me jeta ses bras autour du cou, et je sentis son amour me pénétrer jusqu’à mes entrailles et jusqu’à la masse de mon cœur !

Ensuite les esclaves nous préparèrent la nappe, et nous mangeâmes et nous bûmes jusqu’à satiété. Puis, la nuit venue, il me prit et s’étendit avec moi sur le lit ; et nous passâmes toute la nuit en accolades aux bras l’un de l’autre, jusqu’au matin.

Nous restâmes en cet état durant un mois, dans la félicité et la joie. À la fin de ce mois, je demandai à mon époux la permission d’aller au souk pour acheter quelques étoffes. Il m’accorda cette permission. Alors je mis mes habits et j’emmenai avec moi la vieille femme, qui, depuis, était restée à la maison, et je descendis au souk. Je m’arrêtai à la boutique d’un jeune marchand de soieries que la vieille me recommandait beaucoup pour la qualité de ses étoffes, et qu’elle connaissait depuis longtemps, me disait-elle. Puis elle ajouta : « C’est un jeune garçon qui, à la mort de son père, hérita de beaucoup d’argent et de richesses ! » Puis, se tournant vers le marchand, elle lui dit : « Fais voir ce que tu as de mieux et de plus cher, parmi toutes les étoffes, car c’est pour cette belle adolescente ! » Et il dit : « J’écoute et j’obéis ! » Puis la vieille, pendant que le jeune marchand était occupé à nous déployer les