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histoire du portefaix…
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Et je visitai ma maison, et j’y trouvai, rangés en bon ordre, toutes les richesses et tous les objets qui étaient dans le navire. Et aucune chose n’était perdue ni endommagée.

Puis la gennia me dit : « Je t’adjure, par l’inscription sainte du sceau de Soleïman, de frapper chacune de ces deux chiennes, tous les jours, trois cents coups de fouet. Si tu oublies un seul jour d’exécuter cet ordre, j’accourrai et je te changerai, toi aussi, en la même forme ! »

Et moi, je fus bien obligée de lui répondre : « J’écoute et j’obéis ! »

Et c’est depuis ce temps-là, ô prince des Croyants, que je me mis à les fouetter, pour ensuite avoir pitié d’elles et les embrasser !

Et telle est mon histoire !

Mais voici ma sœur Amina, ô prince des Croyants, qui te racontera son histoire qui est encore bien plus étonnante que la mienne. »


À ce récit, le khalifat Haroun Al-Rachid fut au comble de l’émerveillement. Mais il avait hâte de satisfaire pleinement sa curiosité. Aussi il se tourna vers la jeune Amina, qui lui avait ouvert la porte la nuit précédente, et lui demanda : « Mais toi, ô gracieuse, quel est donc le motif de ces traces de coups qui sont sur ton corps ? »