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x DISCOURS PRELIMINAIRE.

de l’Académie , et de la Monarchie ; on avouera que ce Dictionnaire , qui est le résultat de ces discussions , doit être le seul , où la Nation Françoise et les Nations de l’Europe peuvent chercher avec confiance les usages et les lois de notre Langue.

Une autre circonstance unique en faveur de ce Dictionnaire , c’est que , commencé à l’époque précisément où la Langue Françoise commençoit elle- même les grands progrès qui dévoient lui donner ses plus beaux caractères et sa perfection , il n’a jamais été interrompu un moment ; il a assisté à tous ces progrès ; il en a tenu note en y concourant ; il a été un témoin et il est devenu un monument fidèle de toutes ces variations fugitives qui ne laissent auciins souvenirs , si on ne les marque pas à l’instant même où ils se succèdent et passent ; c’est qu’enfin , il a été fini à l’instant où la Monarchie finissoit elle- même ; et que par cela seul , il sera pour tous les Peuples et pour tous les Siècles la ligne ineffaçable qui tracera et constatera , dans la même Langue , les limites de la Langue Monarchique et de la Langue Républicaine. Chez aucun autre Peuple et dans aucun autre Siècle , il n’a existé un pareil Dictionnaire : il ne peut plus en exister pour les Langues de l’Europe ; elles n’ont pas reçu , sans doute , tous leurs accroissemens ; mais elles ont reçu tous leurs caractères. Des Dictionnaires pourront bien dire où ces Langues sont arrivées : mais ils ne pourront plus les accompagner , en quelque sorte , dans le chemin qu’elles ont suivi ; ils ne pourront pas les aider dans tous leurs accroissemens et dans leur formation. Il étoit indispensable d’ajouter à ce Dictionnaire les mots que la Révolution et la République ont ajoutés à la Langue. C’est ce qu’on a fait dans un Appendice. On s’est adressé , pouf ce nouveau travail, à des Hommes-de-Lettres , "que l’Académie Françoise auroit reçus parmi ses Membres , et que la Révolution a comptés parmi ses partisans les plus éclairés. Ils ne veulent pas être nommés; leurs noms ne font rien à la chose ; c’est leur travail qu’il faut juger 5 il esî soumis au jugement de la France et de l’Europe. mmm