Appasteler des oiseaux. appasteler un enfant.
On le dit aussi, Des hommes, quand ils sont paralytiques, ou si foibles, qu’il faut leur mettre la nourriture dans la bouche. Il est si vieux, il est si abbattu, qu’il faut l’appasteler comme un enfant.
Appastelé, ee. part.
APPASTER. v. a. Attirer avec un appast. Il faut appaster les oiseaux, appaster les poissons.
APPAUVRIR. v. a. Rendre pauvre. Le grand nombre d’enfants l’a fort appauvri. l’interruption du commerce appauvrit un pays. Et on dit prov. Donner pour Dieu n’appauvrit homme.
On dit figur. Appauvrir une Langue, pour dire, En retrancher des mots & des façons de parler, qui la rendent moins abondante, moins expressive. Il faut prendre garde à ne pas appauvrir la Langue à force de la vouloir polir.
Appauvrir. neutre p. Devenir pauvre. Ce pays-là s’appauvrit tous les jours. il s’est appauvri en peu de temps par ses dépenses excessives. un Estat s’enrichit par la Paix, & s’appauvrit par la Guerre. les Langues vivantes s’enrichissent, & s’appauvrissent selon la difference des temps & des esprits.
Appauvri, ie. part.
APPAUVRISSEMENT. s. m. v. L’estat de pauvreté, d’indigence où l’on tombe peu à peu, par la diminution des choses necessaires à la vie. De-là vient l’appauvrissement de la Province. l’appauvrissement des peuples.
Il se dit figur. De l’estat d’une Langue devenuë moins abondante, moins expressive. Ce qui fait l’appauvrissement d’une Langue, c’est que l’usage en supprime ou en affoiblit des termes & des phrases de temps en temps.
APPEAU. s. m. Sorte de Sifflet avec lequel on contrefait la voix des oiseaux pour les faire tomber dans les filets ; Un appeau pour prendre des cailles.
On appelle aussi, Appeaux, les Oiseaux dont on se sert pour appeller les autres oiseaux de la mesme espece, & les faire tomber dans les filets.
APPEL. s. m. Recours au Juge superieur. Action d’appeller d’un Juge subalterne à un Juge superieur. Acte d’appel. relief d’appel. causes & moyens d’appel. appel comme d’abus. appel simple. fol appel. par appel. Juge d’appel. interjetter appel. relever son appel. juger sans appel. il y a appel.
Appel, Se dit aussi, De la denomination à haute voix des personnes qui se doivent trouver à une reveuë, à une montre, à un payement public. Ce Garde du Corps ne se trouva pas à l’appel. cet ouvrier n’estoit pas à l’appel, il a esté rayé. pour estre payé des rentes sur l’Hostel de Ville, il faut estre à l’appel. se trouver à l’appel. l’appel ne se fera que dans une heure.
Appel, Se dit aussi, d’Un signal qui se fait avec le tambour ou la trompette pour assembler les Soldats. Battre l’appel.
Appel, Signifie aussi, Le défi qu’on fait à quelqu’un de se battre en duel. Faire un appel. recevoir un appel. les appels sont deffendus comme les duels.
APPELLANT, ANTE. ad. v. Qui appelle d’un jugement. Il est appellant de cette Sentence. elle est appellante. se rendre appellant. estre receu appellant.
Il est quelquefois subst. L’appellant & l’intimé. En parlant d’un homme qui est triste d’avoir perdu son procez, & qui en a appellé, on dit, qu’Il a un visage d’appellant. Et la mesme chose se dit populairement, d’Un homme pasle & défait qui releve de maladie.
Appellant, Se dit aussi, De ces oiseaux qui servent pour appeller les autres, & les faire venir dans les filets. Un bon appellant.
APPELLATIF. adj. (Les deux L. se prononcent) Terme de Grammaire. Il ne s’employe que dans cette phrase. Nom appellatif, qui se dit D’un nom qui convient à toute une espece. Homme, arbre, sont des noms appellatifs.
APPELLATION. s. f. (Les deux L. se prononcent.) Appel d’un jugement. Il ne se dit guere que dans les Formules des Arrests & des Sentences. La Cour a mis l’appellation au neant. La Sentence sera executée nonobstant oppositions ou appellations quelconques.
APPELLER. v. a. Nommer, Dire le nom d’une personne, d’une chose. Comment appellez-vous cet homme ? on l’appelle Philippe. je ne sçay comment on appelle cette plante, cet animal. appellez-les comme il vous plaira.
On dit proverb. d’Un homme qui est libre en paroles, ou qui est trop franc, qu’Il appelle les choses par leur nom. Et prov. & fig. En parlant d’Un homme qui s’en va lorsqu’on le veut retenir, que C’est le chien de Jean de Nivelle, qui s’enfuit quand on l’appelle.
Appeller, Signifie aussi, Designer une personne ou une chose, par quelque qualité bonne ou mauvaise. J’appelle un vray ami celuy qui, &c. peut-on appeller valeur une action si temeraire. on ne doit appeller Sages que ceux qui pratiquent la vertu. on appellera tousjours folie, une conduite pareille à celle-là.
Appeller, Dans ces deux acceptions, est aussi n. p. Ainsi on dit, Comment vous appellez-vous ? je m’appelle.... Cette fleur s’appelle Anemone. il s’appelle Loüis. il s’appelle Charles. cela s’appelle un vray ami. cela s’appelle folie en bon François.
Appeller, Signifie aussi, Prononcer à haute voix les noms de ceux qui doivent se trouver à certaine heure pour quelque chose. On va appeller tous les Soldats l’un aprés l’autre. ce Soldat n’estoit pas à la reveuë, quand on l’a appellé. je ne me suis point entendu appeller quand on a leu le rôle.
On dit à peu prés en ce sens, Appeller une cause, pour dire, Lire tout haut le nom des parties, afin qu’elles viennent plaider. On vient d’appeller vostre cause. la cause sera appellée à tour de rôle. on n’appellera point vostre cause aujourd’huy. le Président a ordonné que la cause sera appellée.
Appeller, Signifie aussi, Se servir de la voix ou de quelque signe pour faire venir quelqu’un. Je l’appelle & il ne vient point. il appelloit inutilement, pas un domestique n’estoit à la maison. appellez un tel. ne pouvant plus l’appeller de la voix, il l’appelloit encore de la main. appeller des yeux. appeller les voisins. appeller à haute voix. appellez mes gens. appeller de toute sa force. On dit aussi, Appeller au secours, appeller à l’aide, pour dire, Crier au secours, crier à l’aide.
Il sign. aussi, Envoyer, chercher, Faire venir. Appeller les Medecins. appeller le Confesseur.
