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EPISTRE.

guerre pour les defendre ; & que dans le sein mesme de la victoire il ne doit aspirer qu’à leur procurer la paix : maximes sacrées, que les dernieres paroles du Roi vostre Bisayeul ont gravées pour jamais au fond de vostre cœur. Dans l’attention, qu’ils ont à tout ce qui peut augmenter la gloire de la France, ils ne vous laisseront pas oublier la protection particuliere que vous devez aux Lettres. Ce sont elles, SIRE, qui cultivent l’esprit, qui esclairent la raison, qui forment les mœurs, & c’est par leur secours que se perfectionnent les Arts & les Sciences. Comme les excellents Escrivains de l’antiquité nous ont transmis les actions memorables des Hommes illustres des siecles passez, de mesme ceux qui escriront sous vostre Regne transmettront à la posterité les grands exemples que vous luy devez. Nous nous flattons, SIRE, que penetré de ces importantes veritez, vous en ferez gouster les fruits à vos peuples ; & qu’aprés que le grand Prince qui pendant vostre minorité gouverne avec une capacité superieure, & avec une application continuelle, vous aura remis entre les mains un Royaume florissant, vous ne songerez qu’à le rendre encore plus heureux. Le bon ordre, que vous trouverez tout establi dans vos Estats facilitera les moyens de l’y


entretenir