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EPISTRE.

& par son exemple, qui engage les Rois ses successeurs à faire le mesme bonneur à nostre Compagnie, il a eternisé nostre gloire. Vous avez herité, SIRE, de sa Couronne, & ce qui est encore plus, de ses qualitez Royales, qui à travers les nuages de la premiiere jeunesse, se developpent tous les jours en Vous. Nous y voyons desja la majesté du Monarque temperée de douceur & d’affabilité ; nous y admirons, nous y aimons les premices de toutes les vertus. Ce souvenir si tendre, que vous conservez des services qu’on vous a rendus pendant vostre enfance, ne nous laisse pas douter que le zele & l’affection de vos Sujets ne trouvent tousjours dans vostre cœur leur plus precieuse recompense. Cette compassion si vive, que vous faites paroistre pour les malheureux, nous respond d’une vigilance attentive à prevenir les malheurs de vos peuples, ou à les reparer. Dans vos moindres actions, SIRE, on remarque dequoy fonder les plus grandes esperances : & nous goustons par avance le bonheur qu’elles nous presagent. Mais ce qui nous regarde plus particulierement, nous y entrevoyons le goust des beaux Arts & l’amour des Lettres.

Quelle satisfaction pour nous, SIRE, d’offrir aujourd’huy nostre Dictionnaire à un Protecteur, dont