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tés pour quelque chose. Il frémit de rage en contemplant ses victimes à l’abri de ses traits ; il rode sans cesse autour d’elles et ne se brise les dents contre les pierres de la forteresse, du haut de laquelle ils le regardent avec mépris mêlé de pitié. Les droits sacrés de la nature, ceux des nations ne sont à ses yeux que des conventions ridicules : il emploie pour les détruire, la force, la ruse, l’argent et la calomnie ; le poison et l’assassinat ne sont pas des ressources qu’il dédaigne et s’il ne peut réussir dans ses desseins sinistres, au moins jouit-il de l’inquiétude qu’il cherche à semer dans le cœur des fugitifs.

Il n’est point de spectacle plus digne d’attirer les regards d’un observateur, que celui de la rage impuissante avec laquelle les ministres français poursuivent en Angleterre ceux que leur mauvaise administration a contraint de s’y retirer. C’est une des maximes établies par Louis XIV, de