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de profiter des troubles d’Amérique, furent encore insuffisants. L’éloquent Barbier

    trouva un cacheté, sur lequel étoit écrit ; pour n’être ouvert qu’après la mort du Roi de Prusse. L’avide Caron n’a pas attendu que ce Prince ait passé la barque de son St. Patron, il a ouvert le paquet et méprisé les dernières volontés du poète comme il avoir fait celles de feu Mr. du Verney.
      Il a lu l’Hyver dernier ces mémoires à qui a voulu les entendre, ils ont servi d’Episode à son mariage de Figaro.
      Entre autres anecdotes nous en rapporteront deux plaisantes, l’une concerne Mme. du Châtelet, et l’autre le Roi de Prusse.
      Ce Monarque avoit composé une diatrible des plus violentes contre l’imbécile Louis XV, et l’avoit adressée à Voltaire pour la corriger. Le Poëte s’appercut que le paquet avoit été ouvert à la poste par des commis que le Roi y entretient aux dépens du public pour voler les secrets des familles, sous prétexte du bien de l’État. Il prit en conséquence le parti d’envoyer la pièce à Mr. le Duc de C.—… qui fit venir Palissot et lui commanda une semblable diatrible contre le Roi de Prusse. Voltaire à qui on renvoya l’une et l’autre les fit repasser au